mercredi 29 juin 2011

Chapitre 4

CHAPITRE 4
Ce jour-là, à vrai dire, une semaine exactement après les derniers événements, les frères Wanton, Bob, Bill, Grat et Emmett, décidèrent de dévaliser la banque de Mills- ville, en plein jour, à midi tapant, pour être le plus précis que possible. Aussitôt, aussitôt fait. Ils passèrent à l’attaque. Evidemment, ils ne pouvaient prévoir que Shtamingo serait à le banque à cet instant précis. Hélas, la vie est remplie d’imprévus et … d’impondérables ! Les frères brandirent leurs armesen criant à la ronde : « les mains en l’air, par ici la monnaie ! ». Mais personne ne les entendit, ni ne les remarqua. On était trop occupé ! Shtamingo déposait ses économies en lieu sûr..hum ! oui, enfin, presque ! Les frères s’impatientèrent et réitérèrent leurs injonctions. Pas davantage de résultats ! Alors ils tirèrent quelques salves de sommation en l’air…Rien ! Finalement, les opérations terminées, Shtamingo quitta la banque en écartant les hors-la-loi, sans tenir compte de leurs revolvers, et en s’excusant. Les employés fermèrent les coffres et tiroirs, et quittèrent l’établissement par la sortie réservée au personnel. Et les Wanton se retrouvèrent seuls. Vexés, on ne peut davantage, les frères se mirent à faire un raffut de tous les diables, ce qui ne manqua pas d’attirer l’attention des citadins, et en particulier de Shtamingo, qui, voyant le sheriff scruter la banque d’un air perplexe, lui dit : « Je crois que 4 messieurs ont été enfermés là-dedans ». Faisant passer son devoir avant tout, le sheriff alla illico voir de quoi il retournait. Quand il pénétra dans la banque, il découvrit 4 cadavres. Les brigands s’étaient visiblement entretués. « Peut-être se sont-ils reprochés mutuellement d’avoir fait rater l’opération ? » se demanda-t-il !
Quelques heures plus tard, Shtamingo, qui, dans sa chambre d’hôtel, se déshabillait et tentait péniblement de retirer ses bottes, provoqua l’écroulement de son lit. Déjà très fatigué alors qu’il regagnait sa chambre, plus abasourdi encore par ce choc inattendu, Shtamingo se faisait les réflexions suivantes : « les Wanton ! Les Wanton ! Ca alors ! Les Wanton ! C’étaient les Wanton ! Tous morts ! Dire que je les cherche depuis des mois ! Je ne les ai même pas reconnus ! Les Wanton ! Ca alors ! Ah ça alors !!
C’était dimanche matin : tous les fidèles assistaient à la messe. Parmi eux, on pouvait remarquer le célèbre détective Nat Blackerton et …notre ami Shtamingo. Celui-ci avait même décidé de communier et le fit quand vint son tour. Puis regagna sa place, sage et pieusement recueilli comme une brebis de Dieu. Le hasard avait voulu qu’il se trouva assis près du célèbre détective. Shtamingo l’avait reconnu, mais n’osait pas l’aborder. Il le fit cependant, car la tentation était trop forte : « Pardon monsieur, mais ne seriez vous pas le célèbre Nat Blackerton, par hasard ? »
« Si fait, si fait » répliqua Nat, en se lissant la moustache.
« Je me disais bien.. Mais quel bon vent vous amène chez nous ? »
« Je dois retrouver les frères Games et les arrêter »
« Les frères Games ? Mais alors, vous ne savez pas qu’ils sont morts ? »
« Morts ? Comment ça, morts ? Quand ça ? »
« Oh depuis une semaine au moins : ils ont reçu un gros pot de fleurs sur la tête. »
« Les pauvres vieux ! Quelle mort horrible ! Ils ne méritaient quand même pas ça ! »
« C’est la volonté du Tout Puissant »
« Eh oui ! »
« On n’y peut rien ! »
« Eh non ! Mais de toute manière, cela m’arrange mieux ainsi, ma tâche est donc achevée ! Quant à l’administration, elle me paiera mon salaire tout de même ! »
« Ah bon ? et bien, tant mieux alors »
Les fidèles quittaient l’église. Tout le monde s’était déjà éclipsé, sauf Shtamingo qui, encore planté comme un poteau télégraphique devant le temple du Seigneur, réfléchissait : « l’administration ! Décidemment, je n’y comprendrai jamais rien ! Je n’y ai jamais rien compris d’ailleurs !.. Je me demande même si les administrés y comprennent quelque chose ! ..Bah ! certainement que les administrateurs eux-même n’y comprennent pas grand chose ! »