dimanche 28 août 2011

Chapitre 12

Shtamingo, pas plus chanceux question job auprès de Wyatt qu’il ne l’avait été auprès de Trumpett, décida de se rendre au bureau du télégraphiste pour câbler sa vieille grand-mère, habitant Westfield. Celle-ci ne saurait lui refuser un prêt modeste pouvant le dépanner momentanément ! Après avoir quitté le sheriff’s Office, il se dirigeait vers le bureau du télégraphiste, quand, passant devant son hôtel, une scène particulièrement insolite, mais qui ne manquait certes pas de piquant, attira toute son attention. De la fenêtre du premier étage, un joli minois inspecta les alentours. Puis tout le corps suivit. Et quel corps ! La chanteuse du saloon, l’air inquiet, enjamba le rebord de sa fenêtre et se retrouva sur la corniche de l’hôtel-saloon. Visiblement, elle ne portait en tout et pour tout, qu’un super mini-slip, tellement diaphane, qu’on aurait pu croire qu’elle n’en avait point. Elle aussi était quasi-imberbe, comme toutes les mignonnes qu’il avait déjà contemplées ! Etait-ce une mode ? Une épidémie ? Puis se retournant, et de dos à la Main Street, elle se baissa pour ramasser des bas qui étaient tombés sur la corniche. Elle agissait comme si elle n’avait pas vu Shtamingo. Mais ne faisait-elle pas semblant ? Peut-être pas, car il se trouvait juste à pic sous cette corniche ! Décidemment, ce sacré slip, on se demande vraiment pourquoi elle le portait ! Tout en lorgnant la belle enfant, Shtamingo avançait sans s’en rendre compte !... Schtoc ! Son crâne soudain, entra en contact avec …un autre crâne ! Un citadin, qui, victime du même mirage, avançait dans sa direction, était entré en collision avec notre infortuné héros !
« Pardon, excusez-moi » s’empressa-t-il
« Y a pas de mal, y a pas de mal » rétorqua Shtamingo en se frottant une bosse douloureuse qui grandissait à vue d’œil.

Chapitre11

… Tout en cavalant, Shtamingo se débarrassa de la corde, qui commençait à lui peser ! Son premier but était de rejoindre Jeep City et de rendre visite à Wyatt, afin de voir s’il y avait un moyen, ce coup-ci, de se remplumer.
Un violent vent de sable, pire que le pire des simouns, se leva. Shtamingo fut ainsi contraint de se protéger le visage en le nouant à la façon des bandits de grand chemin. Du brouillard sablonneux, surgit soudain une diligence et le cocher, apercevant Shtamingo, leva les bras en l’air.
« Pitié, M’sieur, ne tirez pas ! J’vous refile le magot tout de suite ! »
« Mais j’veux pas de magot ! »
« Si,si, j’insiste, faites moi plaisir, prenez le et laissez nous continuer.. »
« Mais enfin, bon sang ! Puisque j’vous dis que j’en veux pas ! »
Sur ce, le vent découvre le visage de notre ami et le cocher de s’exclamer :
« Mais…vous êtes très sympathique ! C’est la première fois que j’vois un bandit sympa ! Allez, allez, va ! Ne vous faites pas prier… C’est mon droit, à moi, de vouloir être dévalisé par un bandit sympa ! J’en ai marre d’avoir toujours affaire à des gueules patibulaires moi ! Tenez, prenez ce coffre… » Et il le jette à Shtamingo, qui l’attrape et le renvoie au cocher.
« Je n’en ferai rien ! »
« Si,si, j’insiste ! »
« Jamais de la vie ! »
Et le coffre fit ainsi plusieurs un va et vient, aller-retour, entre le cocher et Shtamingo. On aurait pu croire qu’ils jouaient au ballon !..
Finalement, excédé, Shtamingo explosa :
« Mais, nom de Dieu ! Foutez-moi la paix à la fin avec votre magot ! J’suis pas un bandit, moi !... J’suis SHTA….MIN…GO, Shtamingo..poor and lonesome cow-boy, and a long way from home… C’est tout ! »
Sur ce, il renvoya le coffre au cocher, salua et poursuivit son chemin..
Au même moment, des despérados mexicanos, qui avaient savamment disposé des coquilles d’œufs sur les rails, attendaient patiemment l’arrivée du train. Celui-ci ne tarda guère. Les coquilles, fracassées, s’empêtrèrent dans les rouages et, les engrenages bloqués, le « cheval de fer » s’arrêta. Sidérés, les mécaniciens tentaient vainement de comprendre pourquoi le train avait stoppé tout seul ! Pendant qu’ils se creusaient désespérément le citron, les despérados jaillissaient tels des diables, à l’intérieur des compartiments, en criant à la ronde :
« Les mains en l’air ! Que personne ne bouge ! Allez, m’sieurs-dames, votre or, vos bijoux, vos montres, vos.. » Mais la stupéfaction les empêcha de continuer. Ils se trouvaient, nez à nez avec des repris de justice en tenues jaunes rayées de noir, que le train en question emmenait au bagne !!
Ironie de la nature, me direz-vous ! Ironie, certes ! Mais la vie est ainsi faite et l’on n’y peut, hélas, rigoureusement rien ! N’est ce pas ??