mercredi 21 décembre 2011

Epilogue

Comment Shtamingo reçut cette tomate ? Qui la lui avait lancée ? On ne le sait pas …et on ne le saura probablement jamais !!!Il n’a rien voulu me confier à ce sujet, prétendant que c’était un petit détail sans importance aucune, quant à sa biographie ! Toutefois, il m’a chuchoté, entre quatre yeux, une étrange déclaration, que je vous rapporte ici fidèlement :
---« J’ai reçu une tomate en pleine poire, parce que j’ai filé une pêche à c’te citrouille ! Bon, on vous flanque une châtaigne et des marrons ! Qu’est-ce que vous faites ? Une courge gratifie votre pastèque d’un bel oignon au beurre noir, et vous ne réagissez pas ?! D’autant plus que c’t’aubergine l’aime pas du tout ma pomme, par dessus le marché ! Pour sucrer ses betteraves, faut pas mal de radis, à c’qu’on dit !!!...Et moi, je n’ai que des nèfles ! Bref , c’est pas encore le temps des cerises…. Alors , je m’suis dit comme ça, que si je semais quelques pêches, par-ci, par-là, peut-être ben que j’récolterais un bon stock de radis !... »
Et, après tout , avec Shtamingo…..sait-on jamais !!!

Chapitre 17

Ce même jour, après s’être bien décrassé, remis à neuf, Shtamingo sortit faire une petite vadrouille (à ne pas confondre avec la Grande !) avec l’idée bien arrêtée de profiter de cette belle journée de sirocco (en fait, on devrait plutôt dire journée de douzerocco, tant ça tapait ce jour-là). Mais laissons un moment notre ami Shtamingo à ses flâneries, pour voir ce qui se passe dans la petite école du village. Ce jour-là, les enfants s’étaient tous mis d’accord pour se venger de l’institutrice. Celle-ci les avait tous consignés, dimanche dernier, et ils avaient décidé d’un commun accord, de lui jouer un tour à leur façon. Ce matin-là, donc, avant l’arrivée de la maîtresse, l’élève de service désigné, se glissa subrepticement dans la salle de classe avec un pot de glue.. et en enduisit le siège, sur lequel, dans quelques instants, s’assiérait « M’dame l’institutrice » ! Bientôt la cloche tinta. Les enfants, plus pressés que d’ordinaire (et l’on comprend fort aisément pourquoi) se mirent en rang en un temps record, et dans un ordre parfait. L’institutrice, surprise mais ravie, ne chercha à en comprendre, ni le « pourquoi », ni le « comment », d’autant plus qu’elle avait prévu beaucoup de travail et qu’elle avait bien l’intention de respecter à la lettre, le plan établi.. Les heures s’écoulèrent rapidement, semblait- il à la maîtresse, qui n’avait jamais vu les gosses aussi sages !
Trop lentement, semblait-il aux enfants, qui attendaient impatiemment l’heure fatidique.. Soudain, la cloche sonna ! C’était la sortie ! L’heure de la vengeance avait sonné ! Et la cloche sonnait le glas de « M’dame l’institutrice ». Et tout à coup, ce fut le désastre :
« Bon, et bien vous pouvez ranger vos affaires ! » dit-elle, tout en se dressant brusquement, loin de se douter de ce qui l’attendait. Sa belle robe craqua de toutes parts, mais ne quitta pas la chaise à laquelle elle s’était déjà tellement attachée ! Or la belle brune n’avait pas jugé utile de mettre quoique ce soit sous sa robe, par cette chaude journée d’été. (Vous voyez le topo ? Si oui, bravo ! Si non, je vous plains de tout mon cœur, car le cinoche en vaut le coup de bésicle!). Ce qui fait que la belle enfant, aussi nue que notre mère Eve au Paradis terrestre, tortillait son corps sculptural dans tous les sens, en essayant de cacher, tantôt ceci, tantôt cela ; mais bien entendu, elle ne pouvait tout cacher en même temps !.. Et les gosses de s’en donner à cœur-joie ! Ah mes enfants, quelle vengeance !.. Ca au moins, c’était une bonne vengeance ! Se venger au revolver ! Vous parlez d’une bêtise (pas de Cambrai, naturellement !), et d’un manque total d’imagination !! Mais que devenait Shtamingo pendant ce temps-là ? Justement, ses pas l’avaient mené près de l’école, et, entendant cet éclat de rire général, il voulut connaître les raisons profondes de cette euphorie, et regarda par la fenêtre, intrigué. Diable ! L’institutrice, il la connaissait ! Il l’avait vue plus d’une fois, mais jamais dans cette tenue ! Sa généreuse poitrine aux petites pointes dorées, s’agitait nerveusement, sa croupe plantureuse semblait danser le tamouré, son mignon petit pubis…
« Par tous les tromblons de mon arrière-arrière bisaïeul » s’exclama Shtamingo, « pour une épidémie, c’est une épidémie ! Sûr ! Et une épidémie contagieuse qui plus est !.. Elle ! Elle aussi ! » continuait-il à marmonner en se triturant le menton (et les méninges, donc !) Et oui, elle aussi ! Elle aussi, comme toutes les autres avait un pubis soigneusement épilé ! Comme tout le reste du corps d’ailleurs ! Faut croire que c’était à la mode cette année-là ! Mais allez donc le dire à Shtamingo ! Shtamingo et la mode féminine…ça fait 2 !
Aphone, complètement éberlué, exquisement flagada, 1100% ahuri, délicieusement groggy, savoureusement « rabaploupsé », Shtamingo continuait à déambuler, sans trop savoir où il allait (ni à quel Saint se vouer, pour la raison bien simple qu’il n’y a pas de Saint Shtamingo !) Dame ! la petite maîtresse (pas la sienne, hélas !) twistait toujours devant ses yeux rêveusement nébuleux ! A force de s’être aussi souvent rincé les yeux, Shtamingo devait avoir certainement les globes oculaires les plus propres du Globe (terrestre s’entend, bien sûr)… « Hélas, hélas » chuchotait-il, « comme dirait Ménélas, nous sommes tous emmêlés dans la mélasse ! » Pauvre vieux Shtamingo ! Toutes ces érotico-visions l’avaient rendu complètement patraque !.. Soudain, une voix tonitruante et caverneuse le tira, sans ménagement, de ses douces pensées : « Ne prie pas, Shtamingo, tu pars pour l’enfer ! »
C’était Pancho Villalonga (à ne pas confondre avec son illustre homonyme José-Luis !)Comment ? Quel Pancho Villalonga ? Mais, le célèbre despérado mexicano, bien sûr !
« Allez, dégaine Shtamingo ! Montre- moi que tu es un homme ! »
« Mais, mais qu’est ce que je t’ai fait ? » demanda Shtamingo, sidéré.
« Tu as invité les frères Games à bouffer… Moi, tu m’as oublié ! »
« Mais j’pouvais pas savoir.. »
« Il fallait savoir !.. Et maintenant, Professeur Shtamingo, finie la conférence, dégaine ! »
Et les 2 adversaires, tout en se guettant minutieusement, se mirent à dessiner, lentement mais sûrement (chi va piano,va sano….qui va sano,va lontano….ma qui va forte,va….a la Morte !),un grand cercle sur le sol, en avançant et pivotant avec tant de rigueur et de précision, que l’on avait la très nette impression d’assister à la projection d’un film au ralenti….Soudain, un craquement sinistre se fit entendre ! Le ceinturon-holster de Shtamingo, déjà bien vieux, usé et rafistolé tant bien que mal avec du fil à coudre trop fin, avait cédé…Or, Enfer et Damnation !!!Horreur et Putréfaction !!!Or donc, disais-je, ce ceinturon servait en même temps de ceinture tout court !....Et le pantalon de Shtamingo, qui n’était donc plus retenu par quoi que ce soit, s’affala sur ses bottes autour de ses chevilles ! Pancho Villalonga, stupéfait, lorgnait ,incrédule, sur le mignon petit caleçon rose à petites fleurs bleues de Shtamingo et, brusquement le fou-rire le prit et le secoua tout entier. Il s’en tapait les cuisses de joie….Et c’est ainsi qu’il chopa le hoquet….Le hoquet devint suffocations….Mais malgré tout , le rire diabolique persistait et se mêlait aux suffocations….Suffocations devinrent halètements….Et soudain, Pancho crispa ses doigts autour de son cœur, essaya de dénouer son foulard, chancela, vacilla et s’écroula ,face contre terre, pour ne plus jamais se réveiller. Il venait d’être victime d’une crise cardiaque ! D’un Infarctus du Myocarde, si vous préférez !
---« Moi…je m’en tape equilatéralement…vu que pour moi, c’est du pareil au même !!!L’un ou l’autre….le résultat est le même !...Alors, moi, le baratin médico-littéraire, je me le…où vous pensez ! » monologuait Shtamingo, m’ayant entendu, je ne sais trop comment, sans avoir, un seul instant, songé à rectifier sa tenue, tel Marc-Antoine devant la dépouille mortelle de César….Quoi qu’il en soit, Shtamingo, une fois de plus, avait gagné !

vendredi 9 décembre 2011

Chapitre 16

Quelques jours après, Shtamingo, qui avait été rendre visite à sa mère-grand, s’en retournait à Jeep City en diligence. En face de lui, sur l’autre banquette, papotaient 2 femmes. L’une, très digne, très respectable, très « comme il faut » ; l’autre, présomptueuse et têtue, comme il n’est guère permis de l’être. Et avec ça, osseuse et squelettique à faire peur ! Le genre de laideur qu’on n’aimerait certes pas rencontrer près d’un cimetière par une nuit au clair de lune blafard ! Mais on voyait tout de suite qu’elle avait une très bonne opinion d’elle-même et se considérait comme le centre de l’Univers ! Et de quoi parlaient donc nos 2 dames ?Et bien, je vous le donne en mille ! Mais de la guerres de Sécession, bien sûr !
« Et moi, vous dis-je, elle a débuté le 13 Mai 1851, et s’est terminée le 5 Mars 1855 ; et Lee capitulait le 8 ! Vous pouvez me croire, va, je n’affirme quelque chose que lorsque j’en suis absolument certaine ! Si j’ai le moindre petit doute, je n’ouvre même pas la bouche. »
« Je vous assure, Madame, que vous vous trompez ! La guerre de Sécession a commencé le 12 Avril 1861 et s’est achevée le 6 Avril 1865 ; quant à Lee, il capitulait le 9 ! Vous pouvez aisément le vérifier en vous renseignant auprès d’un militaire. »
« Je n’ai pas besoin de faire une telle démarche, je sais ce que je dis ; et qui plus est, mon mari est officier ; c’est vous dire.. »
Shtamingo, dont le système nerveux avait été sérieusement ébranlé, et la patiente mise à rude épreuve par la prétentieuse beauté d’outre tombe, ne put se contenir davantage :
« Ce que dit cette dame est parfaitement exact : début des hostilité le 12 Avril 1861, fin de la guerre, le 6 Avril 1865. Capitulation de Lee, le 9. Je suis bien placé pour le savoir, j’en étais. Et comme sergent encore !! » (ça, c’est ce qu’on pourrait appeler un pieux mensonge de Shtamingo, car en fait, il ne fut jamais autre chose que 2ème pompe ; mais « sergent », ça faisait tellement mieux !). Suffoquée par la fureur qui l’étouffait, madame Trompe la Mort ouvrit et referma sa bouche plusieurs fois de suite, mais les mots ne passaient plus. On aurait dit un poisson qu’on vient de sortir de l’eau, et qui cherche à respirer. A ce moment, des cris, ressemblant à s’y tromper à des cris de coyottes, se firent entendre.
« Les Indiens ! » s’exclama Shtamingo.
« Jésus, Marie ! » s’écria la dame respectable en se signant.
Un cri ridicule et haut perché, semblable à un cri de souris, fut la seule manifestation de la vieille harpie. Baissant la vitre de la portière, Shtamingo commença à tirer sur les Indiens. Près du cocher, le convoyeur en faisait autant. Tout en tirant, Shtamingo remarqua que l’affreuse « Belle Hélène » avait près d’elle un gros paquet de bananes, et celui-ci fit germer en lui une idée de génie ( pas aux enzymes gloutons).. ça lui permettrait d’économiser ses provisions de munitions ! Il s’empara des dites bananes sans plus de façon, et, sans tenir compte du flot de protestations et de paroles peu amènes, qui jaillit spontanément du gosier de Miss Dracula, se mit à les éplucher, et à les balancer par la fenêtre, au petit bonheur la chance, épluchures et contenu ! La vieille harpie n’arrêtait pas de râler ! ( c’est vrai, j’avais oublié de vous dire, ou plutôt de vous signaler en passant, que son passe-temps favori, c’était de râler, précisément ! ) Les Indiens les poursuivaient toujours, mais ni leurs tomahawks, ni leurs flèches ne parvenaient jusqu’à la diligence. Et voilà que tout à coup, ils se mettent tous à s’étaler par terre ! Les uns après les autres ! Ou plutôt, ce sont leurs chevaux qui, glissant mystérieusement sur…allez donc savoir quoi … s’étalaient, les entraînant dans leur chute.
Quand soudain, l’un d’eux aperçut une peau de banane et, la montrant aux autres, déclara sentencieusement : « Hugh, ça, arme secrète des Visages-Pâles ! Eux, trop forts pour nous ! Grands guerriers Sioux, devoir tenir Grand Conseil ! Demi-tour, hugh, j’ai dit ! » (Comme vous avez déjà du le comprendre, c’était leur chef ! Mais, au cas où des « bombes à retardement »liraient mon livre..). Les voyant faire demi-tour, Shtamingo jubila et poussa un « Yeepie-yé » retentissant, qui fit sursauter les 2 dames. Mais cela n’empêcha guère Atropos de continuer à râler ! A l’entendre, on aurait pu penser que c’était à cause des bananes ! (je t’en ficherais des bananes !). En vérité, elle ne pouvait pas encore digérer d’avoir été percée à jour par Shtamingo et de s’être laissée moucher comme une collégienne, dépourvue d’imagination et d’esprit de répartie. Fatigué par l’effort fourni contre les Peaux-Rouges, las des interminables litanies de la mégère (non encore apprivoisée, hélas !), Shtamingo s’empara de la dernière banane ( une rescapée, si j’oses dire !) et sans l’éplucher, la fourra telle que dans la bouche béante de la vieille chipie, qui du coup, se tut. Pétrifiée de fureur, fulminante de colère contenue, elle frisait l’hémorragie cérébrale.. Et bientôt, la petite diligence de la Wells à Fargo arrivait à la station de Jeep City et s’arrêtait dans un nuage de poussière ! Shtamingo ouvrit aussitôt la portière, sauta lentement, et…s’enfonça dans une mare boueuse, jusqu’au chapeau !

mardi 6 décembre 2011

Chapitre 15

Installé au comptoir du saloon, Shtamingo sirotait rêveusement son whisky.Peut-être pensait-il encore à la petite « marquise » apprivoisée ? Soudain, les portillons grincèrent et des éperons cliquetèrent, tirant Shtamingo de ses douces « rêveries d’un cow-boy solitaire » (Bizarre ! mais ces derniers mots me rappellent obnibuleusement et nébuleusement quelque chose !...à vous, non ?). Un colosse de fermier, sentant le mouton à cent lieues à la ronde, s’accouda au comptoir et commanda :
« Un verre de lait, siouplaît »
Un dur de durs se mit à rire de bon cœur.. et s’affala de tout son long sur le plancher, foudroyé par un magistral uppercut. Il n’eut guère le temps de comprendre ce qui lui arrivait ! Un autre outlaw qui était en train de se marrer comme un demeuré, s’arrêta net, craignant le pire ! Dans son coin, Shtamingo souriait narquoisement. S’approchant du géant, il lui déclara tout de go :
« Tu pues le mouton, mec ! »
« Pourquoi ? Ca te dérange ? »
« Moi, au contraire !! J’adore ça : ça me change agréablement des vaches ! J’en ai ras le bol des vaches, moi » Et sur ce, il quitta le saloon, laissant le mastodonte pachydermique maximumement éberlué !

Shtamingo était sur le point de se coucher. Voulant allumer sa dernière cigarette de la journée, il s’aperçut soudain, qu’il n’avait plus de feu. Il n’eut pas l’idée de se servir de la lampe à pétrole et décida d’aller en demander à son voisin de palier. Toc !Toc !Toc !
« Il y a quelqu’un ? »
« Ouais bien sûr, y a personne ! »
« Hein, quoi ? Vous vous foutez de moi, oui ? »
« Non pas du tout ! Je m’appelle Personne, c’est mon nom »
« Ah bon ! Je peux entrer ? »
« Mais bien sûr, voyons ! Tout le monde est bienvenu chez Personne ! »

Le lendemain, tandis que Personne sortait de l’hôtel, il aperçut Shtamingo, assis sur les marches, la tête dans les mains. Shtamingo, à le voir, semblait très morose. Personne l’apostropha :
« Que diable Shtamingo, pourquoi cet air triste ? Le soleil brille pour tout le monde ! Quelque chose qui ne tourne pas rond ? »
« C’est ce maudit fric ! Les 5000 $ de Tom Wooley…envolés ! Pour arriver, il en met du temps, mais pour s’envoler !! Pfuitt.. C’est une autre histoire ! »
« Allez ! Cessez de vous ronger les sangs, ça s’arrangera, vous verrez ! Et puis, c’est très mauvais pour la santé de se laisser aller comme ça, à gamberger tout l’temps ! »
« Vos désordres sont des sirs, Sir ! .. euh, pardon.. Je voulais dire :vos désirs sont des ordres, Sir »
« Pas Sir, Mister ! Depuis l’indépendance, nous ne disons plus « Sir » V’zêtes pas au courant ? »
« C’est vrai, vous avez raison, Sir.. euh, pardon ! Mister »
« Sans compter que vous pouvez mourir d’une embolie, d’une tumeur au cerveau, d’une congestion cérébrale.. »
« Ben ça ! Ca me rendrait plutôt service ! Plus besoin de fric, plus besoin de place, plus de problème, quoi ! »
« Ca, pour sûr ! »
« Bien sûr, que c’est sûr ! Quand on est mort.. on est mort ! Un point, c’est tout ! Aïe ! et non, merde, c’est pas tout ! »
« Hein ? Comment ça ? Que voulez vous dire ? »
« Même mort, on me trouvera une place ! »
« Quoi ? » s’exclama Personne, perplexe, n’en croyant pas ses oreilles !
« Ben tiens ! C’est évident.. Ma p’tite place au cimetière, pardi ! Sans parler de celle qu’on me fera au Paradis ! »
« Ah oui ! Et si vous alliez en enfer ? »
« Bah, sait-on jamais ?.. De toute façon, ça m’fera 2 places en étant mort ! Tandis que vivant, je suis chômeur ! »
Et saluant Personne, après s’être péniblement levé, il s’éloigna vers le centre ville, laissant le pauvre Mister Nobody, cloué sur place, sidéré…

Chapitre 14

Dans la petite école du village, la classe venait de prendre fin. Les enfants s’en retournaient chez eux, la maîtresse leur ayant bien recommandé de bien réviser les tables de multiplication avant de passer aux problèmes. C’était la classe des jeunes de 13 à 14 ans, mais il y avait bien sûr quelques retardataires frisant aisément la vingtaine, comme partout ailleurs à travers le vaste monde. Tous les enfants de cette classe étaient sympathiques, quoique turbulents. Mais, n’est ce pas là le trait essentiel de la plupart des jeunes ? Parmi eux, cependant, et comme en tout temps, en tout pays, il y avait une brebis galeuse. C’était une fillette de 13 ans, fille de gros bourgeois de Jeep City, qui se croyait tout permis ! Une vraie enfant gâtée, dans le sens le plus profond du terme ! En classe, elle jouait à la petite marquise avec un plaisir malsain évident. Son but unique était d’épater ses copines et de faire enrager les garçons. Elle était non seulement capricieuse, mais aussi prétentieuse et dédaigneuse. Aussi, ce jour-là, la coupe trop pleine ayant débordée, ou si vous préférez, la « marquise » ayant forcé la dose plus qu’ à l’accoutumée, les garçons se réunirent, tinrent conseil et décidèrent de prendre des mesures énergiques ! Comment ? Mais parbleu, en donnant à cette petite péronnelle, à cette petite mijaurée, la leçon qu’elle méritait ! De quelle façon ? Mais en faisant sombrer dans le ridicule toute sa Superbe de petite bourgeoise écervelée, bien-sûr ! Aussitôt dit, aussitôt fait ! Ils connaissaient tous le chemin qu’elle empruntait pour rentrer chez elle, et tels des Sioux sur le sentier de la guerre, ils prirent les devants. Bien camouflés dans les buissons, persuadés en leur for intérieur que chacun d’eux occupait le poste stratégique le plus important, ils attendirent avec la patience des Tartares. Et, bientôt, « Madame la Marquise » apparut ! Ils la laissèrent s’approcher, et lorsqu’elle fut tout près, ils jaillirent tels des diables et l’encerclèrent. Surprise, elle poussa un hurlement strident, puis, tandis qu’ils ricanaient, elle se reprit et leur dit en minaudant :
« Ne m’approchez pas, mécréants, ne me touchez pas, je vous l’interdis formellement, vous entendez ? Ne me touchez pas, ou mon père vous fera tous renvoyer ! »
Ce disant, elle reculait et jetait de tous côtés des regards désespérés, en essayant de voir dans le cercle compact qui l’emprisonnait, une faille qui lui permettrait de fuir. Mais point de faille ! Et le cercle menaçant se resserrait de plus en plus. Et brusquement, elle sentit 2 étaux d’acier se refermer autour de ses poignets. Deux autres immobilisèrent ses chevilles. Et, un à un, ses vêtements l’abandonnèrent. Les garçons, excités par ce qu’ils découvraient au fur et à mesure, redoublaient de zèle, tout en riant à qui mieux-mieux. Enfin, la « Marquise » se retrouva intégralement nue. Inutile de dire qu’elle se débattait tant qu’elle pouvait et criait à tue-tête.
« Crie, ma belle, crie..ici tu peux crier tant que tu voudras, gueuler tout ton saoul, t’égosiller jusqu’à en devenir aphone ; personne ne t’entendra ! » lui déclara ironiquement et cyniquement l’aîné des garçons. Ils admiraient tous sa jeune beauté, mais ne le montraient pas. Bien au contraire, ils la malmenaient comme si elle était la dernière des mochetés. Et pourtant, son jeune corps de pucelle resplendissait de beauté ! Pas même l’ombre d’un duvet sur cette anatomie déjà sculpturale, malgré son jeune âge ! Ses petits seins naissants, fermes et durs comme de l’ivoire, aux adorables petits tétons de couleur brune, dardaient fièrement leurs pointes arrogantes, comme pour défier les garçons ! Ceux-ci d’ailleurs, relevèrent le défi, et chacun la palpa, la tritura, la caressa, la pinça tant et plus, l’embrassa ici et là ! Des larmes d’humiliation dégoulinaient sur ses joues, mais elle s’obstinait tout de même à jouer les Pompadour !
« Tout cela vous coûtera très cher, malotrus, bandits. Vous pouvez en être sûrs ! »
« Qu’est- ce que c’est que ce cirque ? » demanda soudain une voix, qui fit sursauter les garnements. Ceux-ci se retournèrent, comme s’ils avaient été piqués par une vipère, puis apercevant Shtamingo, ils détalèrent tels des lièvres, en criant : « Shtamingo, c’est Shtamingo ! »
Resté seul avec la jeune victime, Shtamingo, perplexe, regarda les habits épars et le belle enfant, et s’approchant, lui demanda :
« Mais que diable vous est –il arrivé ? »
« Ne m’approchez pas, ne me touchez pas….je vous défends.. »
Mais Shtamingo l’interrompit : « Très bien, très bien, puisque c’est ainsi que vous remerciez votre sauveur.. ». Il se baissa sans mot dire, ramassa les habits épars, puis fit mine de s’en aller. Et son jeu réussit pleinement. La « marquise » le supplia, brusquement implorante et soumise :
« Non Monsieur, je vous en prie, ne faites pas cela ! Je vous demande pardon.. Mais ces voyous m’ont tellement maltraitée.. Je n’ai pas voulu vous offenser.. C’est.. »
Shtamingo lui coupa derechef la parole.
« C’est bon, c’est bon, là..Ne pleure plus, bébé » la consola Shtamingo en lui essuyant les larmes par de doux baisers. « Là, c’est fini maintenant ! » Puis il fourra les vêtements de la fille dans la grande sacoche de cuir qui était suspendue à la selle de son cheval, puis vint prendre la jeune fille repentante afin de l’installer sur son fidèle coursier. Il ne comprit jamais comment il s’y était pris pour la soulever dans ses bras puissants ( hem, oui, enfin ! Passons !), toutefois est-il que sa main gauche se trouva soutenir le mignon petit derrière juvénile, main gauche dont les doigts caressaient tendrement, voire machinalement, le joli petit trésor anatomique le plus intime de la fillette, pendant que sa main droite se refermait sur les splendides petits mamelons et les emprisonnait affectueusement. Soudain, Shtamingo se rendit compte qu’elle frissonnait de plaisir… La petite garce ! Shtamingo, lui aussi, éprouvait un sentiment étrange, mais non point désagréable. Mais se dominant, il s’obligea à reprendre son self-control et installa la donzelle sur l’échine de son canasson, puis promptement enfourcha sa monture, et, l’éperonnant énergiquement, cavala à bride abattue. Bientôt, ils ne furent qu’un point noir à l’ horizon.