mercredi 17 novembre 2010

CHAPITRE 2

Ainsi, par la faute de son fidèle coursier, qui ne s'était pas trouvé sous lui, Shtamingo perdit la trace des hors-la-loi. Mais il décida néanmoins de reprendre la poursuite. Alors, qu'il chevauchait tranquillement dans la prairie, il se vit soudain encerclé par une horde d’Apaches ; leur chef parla: "Moi, grand chef Apache, Cochase , dire: "Visage-Pâle avoir foulé et souillé le sol de mes ancêtres Visage Pâle doit être puni, Hugh !! » Et d’un péremptoire geste du menton, il ordonna à ses braves de se saisir de Shtamingo et de l’emmener au village pour y subir les tortures qui s’imposaient.
A la nuit tombée, les tams-tams se mirent à résonner. Le feu pour la danse de la mort crépitait gaiement. Shtamingo, solidement ligoté au poteau de torture, assistait impuissant, aux préparatifs de son supplice. Une sueur moite lui dégoulinait du visage.
Brusquement, les tams-tams accélérèrent leur rythme. Des jeunes vierges presque nues, n'ayant en tout et pour tout qu'un petit pagne, confectionné de minuscules bouts d'étoffe, attachés tant bien que mal sur les hanches, et qui tentaient vainement de cacher les trésors défendus, se mirent à danser autour du feu. La lune baignait leur jeune corps, aussi lisse et imberbe que celui d'un nouveau né, d'une lumière laiteuse. Un tomahawk à la main, elles suivaient le rythme,
Qui tantôt devenait langoureux, tantôt très dynamique. Au summum de la frénésie, elles plantèrent leur tomahawk dans la terre et arrachèrent leur pagne d'un geste vif. Tout en continuant la danse de plus en plus en plus frénétique et diminuant progressivement jusqu'à devenir très langoureuse, elles s'approchèrent du supplicié, les unes derrière les autres, à la file indienne et chacune lui dispensa toute sa science de l’amour en lui enlevant chaque fois l’un de ses vêtements La torture était plus qu'insupportable! .. Et, Shtamingo, ne pouvant résister davantage, succomba …de plaisir.
Peu de temps après avoir réussi à fausser compagnie aux Indiens, Shtamingo pénétrait dans le premier Sa1oon-bar, qui se trouva sur son chemin. Ses récentes épreuves lui avaient donné soif. Il s’approcha du comptoir, titubant de fatigue ( mais à le voir, on aurait pu penser qu’il était noir comme tout un régiment de Polonais), s’ y accouda et …. Aaaaaatchoum ! En moins de deux, Shtamingo virevolta, dégaina et fit feu. Bob Older, un petit trou entre les 2 yeux, s’affaissa sur le plancher et ne bougea plus. Shtamingo, sidéré, le regardait, le pétard encore fumant à la main ! Ses réflexes avaient été plus rapides que sa cervelle, encore toute embuée par les vapeurs érotico-émotionnelles ! Prompt comme la foudre, il avait agi sans même s’en rendre compte ! « Mais pourquoi Diable a-t-il éternué ? Qu’avait-il besoin d’éternuer, Bon Dieu ? Et pourquoi juste à ce moment-là ? Il pouvait pas attendre un petit peu, non ? Quel con c’te mec, j’te jure !! » gambergeait Shtamingo, superbement éberlué par la stupidité de certains moments de l’existence !
Quelques minutes après, tandis que Shtamingo se demandait comment se faire offrir à boire, vu qu’il venait de s’apercevoir qu’il ne lui restait plus un seul radis en poche, deux pédés pénétrèrent au saloon. Se tenant amoureusement par la main, ils se dirigèrent vers le comptoir. Mais le barman, alors affairé, ne les vit pas se dandiner. « Hem,hem ! » fit celui qui semblait faire office de mari. « Whisky, messieurs ? » leur demanda le barman, qui venait de finir sa tâche. « Oh non ! deux laits-grenadine ! » répondit en minaudant celui qui incontestablement faisait office de femme.
Toujours scène de saloon : Shtamingo est accoudé au comptoir. Un colosse, visiblement et indéniablement chercheur de bagarres, arrive, commande son whisky et offre à boire à Shtamingo. « Merci » dit Shtamingo, profitant d’une telle aubaine (il était littéralement fauché, ne l’oublions pas). Le bagarreur, persistant à faire boire notre héros, celui-ci s’en donnait à cœur- joie, ne demandant pas mieux. Mais, chose curieuse, plus il avalait, mieux il se portait ! Aucune trace d’ivresse !... Au bout d’une heure, la terreur du coin, s’inquiéta du contenu de son portefeuille, et s’aperçut avec stupeur qu’il n’avait pas assez d’argent. « Je te paierai demain » ; le barman, craignant les humeurs destructives du colosse, s’empressa d’acquiescer. Et la terreur, visiblement désappointée, quitta le saloon. Voyant cela, Shtamingo se mit à rouspéter : « Comment, c’est tout ? juste un petit en-cas, un minable apéro, une larme de crocodile, mais.. Mais qu’est ce que c’est que ce carnaval ? On se fout du monde ici ! Pour une fois que je tombais sur un type sympathique.. Ben, merde alors, je ne joue plus moi ! C’est pas juste, ah non, c’est pas juste !!! Au même moment, dehors, le colosse, accoudé contre un arbre, très, très abattu : « Je suis déshonoré (sanglots), plus jamais je ne pourrai me montrer en public (sanglots). Mais qu’est ce que c’est que ce mec ? Jamais vu ça ! Jamais ! » Au même instant, le croque-mort passait par là : » Tiens, Cole Older qui pleure ! Ca alors, je n’aurais jamais cru ça possible ! T’en fais pas Cole, tu la reverras ta mère ! ». Exaspéré, Cole Older dégaine promptement et abat le croque-mort. « Décidément, c’est la journée, mon jour de veine quoi ! J’ai buté le croque-mort, parce qu’un cave a bu tout mon fric ! Et qui va l’enterrer maintenant cet olibrius des pompes funèbres ? »
Quelques instants plus tard, Cole regagnait sa tanière te se pendait à une poutre du plafond !

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