lundi 4 juillet 2011

Chapitre 5

CHAPITRE 5

A la gare de Jeep City, une demi-heure plus tard, le sheriff Wyatt Earl et Shtamingo attendaient le train, qui devait amener le redoutable Bob Sunbeam. Celui-ci avait juré d’avoir la peau de Shtamingo, parce qu’il avait été coffré par suite des innombrables gaffes de notre ami. Il s’était même donné la peine de télégraphier au sheriff Earl qu’il arrivait par le train de 11 h 57 ( à ne pas confondre avec celui de Agatha Christie, qui lui était celui de 16 h et ..quelques petites khémias !), et que Shtamingo n’avait qu’à bien se tenir ! Le sheriff en avisa aussitôt Shtamingo et tous 2 décidèrent d’aller accueillir Bob Sunbeam à la gare..
Sur le quai quasi désert, à part eux, seul un chat déambulait en miaulant d’ennui. Soudain, le sifflet se fit entendre, et bientôt le train entrait en gare et s’arrêtait. Les gens se hâtèrent d’en sortir et de s’en aller. Bob sortit bon dernier. Près de lui, 2 femmes d’un âge incertain et d’allure très puritaine, papotaient, tenant et brandissant leur parapluie. Bob souriait narquoisement en regardant le sheriff et Shtamingo… Ceux-ci se tenaient sur leur garde, prêts à dégainer. Soudain, prompt comme la foudre, Bob dégaina. Mais hélas ! la Nature faisant parfois le bonheur des uns et le malheur des autres, voulut qu’au même moment, une des mémères lève son bras ! Et le parapluie envoya dinguer le colt de Bob aux cent mille diables. Or le sheriff et Shtamingo avaient tiré dans le même laps de temps. Shtamingo, cette fois –ci, ne pouvait vraiment pas faire autrement. Ses 2 revolvers et celui du sheriff Earl, transformèrent Bob en passoire, voire même en écumoire ! Le redoutable Bob Sunbeam, très surpris, et déjà mort, s’écroula aux pieds des 2 dames patronnesses, qui, voyant n peu de sang sur leurs chaussures, ne purent s’empêcher de pousser des hauts cris d’indignation : « Oh, le cochon ! L’immonde vermine ! Nous faire ça à nous ! Venez ma chère, quittons ces lieux de perdition.. Non, mais vous vous rendez compte ! Quelle audace ! Quel manque d’éducation ! » Et trottinant à petits pas, pincées et dédaigneuses, elles passèrent près de nos 2 héros avec des « hem-hem » des plus méprisants.
Peu après, Shtamingo prenait congé du sheriff Wyatt Earl et quittait Jeep-City pour Tombflower. Alors qu’il galopait, sifflotant une vieille rengaine folklorique, il fut brusquement encerclé par le juge Roy Pumpkin, Doc Work et Old-Face the Kid. Ceux-ci, en riant à gorge déployée, le maitrisèrent avec leurs lassos, puis l’attachèrent à terre. Le soleil était au zénith et brûlait plus que jamais. « Tu ne tarderas pas à devenir aveugle, mon gars ! Ca t’apprendra à jouer les durs » lui dit Roy Pumpkin. Tous éclatèrent de rire de plus belle, se remirent à cheval et partirent au grand galop. Mais la Nature est souvent capricieuse et un très gros nuage gris vint presqu’aussitôt crever au dessus de Shtamingo. Les cordes, fort pourries, et la pluie aidant, cédèrent. Et bientôt, Shtamingo, galopant à bride abattue, rejoignit les bandits.
« Ta sueur t’a complètement transpercé, Shtamingo, on dirait que tu as pris une douche ! » lui lança Doc Work.
« Regarde ce beau canyon ! » lui proposa Old- Face the Kid ; et tous de rire comme des pendus.
« Bah ! J’ai perdu la vue, mon bien le plus précieux ! Suivez-moi, je vais vous montrer où j’ai planqué mon or ! » leur répondit Shtamingo.
Les fripouilles ne se le firent pas dire 2 fois. Et ils arrivèrent à une vieille masure que Shtamingo connaissait bien.
« C’est là ! » dit Shtamingo.
« Après tout, c’est un bon gars ! » conclut le juge Pumpkin en s’esclaffant. Et sur ce, ils pénétrèrent dans la bicoque. Le plancher, vermoulu et mangé par les termites, s’effondra, et ils disparurent dans une béante fosse à purin ; de fumier humain, qui plus est ! Shtamingo délia lestement une corde et une grosse dalle de marbre, en s’effondrant avec un bruit infernal, boucha hermétiquement l’orifice.
« Ainsi périsse dans de puants crottins, quiconque ose se trouver en travers de mon chemin. » déclara sentencieusement Shtamingo en souriant ironiquement.

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