jeudi 21 juillet 2011

Chapitre 8

Peu de temps après, disons une demi-heure environ (pour ceux qui aiment les précisions mathématiques), Shtamingo, en cheminant tranquillement, la tête entourée de son foulard de cow-boy destiné à protéger sa dent malade, crois ale vieux Mathew Mac Horse (d’origine écossaise, comme on peut s’en rendre compte). Celui-ci avait la mine triste et les joues blêmes. Il n’était plus que l’ombre de lui-même.
« Que se passe-t-il, mon brave ? » l’apostropha Shtamingo, piqué par la curiosité.
« Ben, ma foi, aussi vrai que je suis Mathew Mac Horse, il m’arrive un grand malheur ! »
« Si grand que ça ?! »
« J’pense ben, ma jument Dolly est morte ce matin ! »
« De quoi donc ? »
« Ben j’suis vieux, j’a pas beaucoup de ronds, j’a pas toujours à bouffer, alors j’m’suis dit qu’y fallait faire des économies ! »
« Ah ? Ah ? »
« Ben oui, j’a essayé d’habituer Dolly à plus manger, et …elle y était déjà presqu’arrivée..Elle s’y faisait très bien.. Ah ça ! pour ça ! ben vrai M’sieur, qu’elle en avait déjà pris l’habitude ! Et v’là t-y pas qu’elle me fait le coup de mourir ! Quelle misère, M’sieur, quelle pitié !! Pour sûr, c’est un grand malheur ! Qui qu’c’est qui va me faire tout le boulot maintenant, hein ? Dites-moi, qui qu’c’est, Hein ?? »
« Ben vous ! Tiens ! »
« Moi ??Vous v’lez rire ? Avec mes rhumatismes et mes vieux os ? Allez ! Salut farceur ! A la prochaine ! »
« Ben, qu’est ce que vous allez faire alors ? »
« Ben pardi ! M’engager comme adjoint du sheriff Trumpett, quelle question ! Saviez pas qu’c’est une planque de tout repos, non ? »
Et il s’éloigna nonchalamment, laissant Shtamingo pétrifié de stupéfaction.

Au même moment, à Jeep City, le sheriff Wyatt Earl s’en retournait chez lui pour y chercher une affiche « WANTED » qui venait de lui parvenir et qu’il avait oubliée dans sa chambre, quand il se trouva face à face avec une dizaine de gaillards, sur les intentions desquels il était impossible de se méprendre, vues leurs mines patibulaires et le colt qu’ils tenaient en main .
L’un d’eux apostropha le représentant de la loi :
« Alors, sheriff, on se sent bien seul sans le grand Shtamingo, hein ? On peut plus se permettre de faire le malin, pas vrai ? Allez, vas-y, montre-nous que t’es le dur des durs ! » .Et tous de rire sarcastiquement à qui mieux- mieux . Alors, Wyatt rassembla tout son courage et, par la même occasion , tout l’air qu’il pouvait emmagasiner .Il inspira un grand coup (ce que les brigands prirent pour une manifestation de peur) et le grand coffre , qui lui servait de cage thoracique se souleva, se bomba et se gonfla jusqu’à craquer. Les bandits n’arrêtaient pas de rire. Et brusquement Wyatt expira, d’un seul coup, dans un grand souffle( à vous couper le votre !(sic !)) tout le contenu de son énorme thorax. Les hors-la-loi , sidérés ,virent leur pétoires s’envoler comme fétus de paille, emportés par un cyclone , doublé d’ un typhon, voire même d’un ouragan, digne des plus grandes tornades de tous les temps ! Pris de panique, ils firent aussitôt demi-tour et prirent la poudre d’escampette , fuyant, comme s’ils avaient le Diable au trousses, l’implacable trombe qui s’acharnait sur eux .Emportés comme grains de sable par ce tourbillon impitoyable, les fripouilles s’éparpillèrent aux quatre points cardinaux ( Nord –Sud-Est-Ouest, pour ceux qui adorent les points sur les i . Au fait, l’Ouest dans l’Ouest, c’est le fin du fin !!! N’êtes-vous pas de mon avis ?) . Jamais, au grand jamais, de mémoire d’homme, on n’avait vu une telle débandade !!!

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